Les français et les commerces près de chez eux

Berceau d'inégalités entre les privilégiés des métropôles et les délaissés de la France périphérique

Communiqué de presse du 22 mai 2018 sur une étude OpinionWay pour Asterop
illustration ville metropole
Kilomètres parcourus pour se rendre dans un commerce, satisfaction, regard critique, habitudes de
consommation, géographie des commerces… Quels rapports entretiennent les Français avec leurs
commerces de proximité selon leur zone d’habitation ?

EN BREF

LA MOITIÉ DES FRANÇAIS ABANDONNENT LE CENTRE-VILLE POUR S’HABILLER OU POUR LES COURSES ALIMENTAIRES

  • 68% des Français se rendent principalement en centre-ville pour profiter des commerces de services (restaurants, bars, cafés, coiffeurs, agences bancaires, etc.) et 65% pour les commerces de bouche (boulangeries, traiteurs, boucheries, épiceries, marchands de fruits et légumes, traiteurs, etc.)
  • Mais 55% des Français vont principalement en zone commerciale ou périphérie pour effectuer leurs achats en grandes surfaces alimentaires et 48% pour l’habillement.

JUSQU’À 6 FOIS PLUS DE DISTANCE À PARCOURIR POUR LES DÉLAISSÉS DE L’OFFRE COMMERCIALE

  • 73% des ruraux doivent se rendre en périphérie des villes ou dans les zones commerciales pour aller dans un supermarché contre 39% des Franciliens
  • Pour se rendre dans n’importe quel type de commerce, en fonction de leur lieu d’habitation, les Français peuvent parcourir une distance jusqu’à 6 fois plus longue : 2 km à Paris et en région parisienne & 12,2 km en zone rurale

UNE FRANCE DIVISÉE : 4 FRANÇAIS SUR 10 DÉLAISSÉS SUR L’OFFRE DE COMMERCES DE PROXIMITÉ

  • 40% des Français estiment difficile d’accéder à une offre de commerces de proximité classique (boulanger, charcutier, primeur, etc.), dont 50% des habitants de zone rurale
  • Près d’un Français sur deux (48%) jugent que les librairies ne sont pas assez nombreuses
  • 40% des Français considèrent que les magasins de chaussures ne sont pas assez nombreux
  • 39% des Français trouvent que les commerces d’habillement ne sont pas assez nombreux
  • 37% des Français déclarent que les commerces de bouche ne sont pas assez nombreux
  • 27% des Français jugent qu’il y a trop d’agences immobilières

LES FRANÇAIS INQUIETS POUR L’AVENIR DE LEURS COMMERCES

  • 31% des Français se disent inquiets pour les commerces de centre-ville et 53% pour les commerces ruraux
  • 82% des Français pensent que de plus en plus de commerces de proximité sont obligés de fermer
  • 80% des Français jugent que les centres-villes sont en déclin à cause des difficultés des commerces de proximité
  • 64% des Français estiment que l’e-commerce a un impact sur le commerce physique

L’ensemble des supports de cette étude est disponible en téléchargement libre sur www.asterop.com

À l’heure du « tout numérique » et de l’essor des produits high-tech et connectés, Asterop, entreprise de data marketing experte en optimisation de la performance locale, a souhaité mettre en exergue les particularités des relations que les Français entretiennent avec les commerces à proximité de leur lieu de vie et souligner la possible complémentarité entre commerces en périphérie et en centre-ville, avec le concours d’une étude OpinionWay.

En préambule, notons que le digital constitue le premier pas vers le commerce physique. Ainsi, 78% des Français utilisent un moteur de recherche et 73% utilisent directement le site internet de l’enseigne recherchée (contre seulement 39% pour les réseaux sociaux).

Dans ce contexte, Asterop s’est intéressé aux points suivants :

  • Les différentes zones de chalandise où les Français réalisent leurs achats ;
  • La distance parcourue pour se rendre dans un commerce et les sacrifices que les Français soient prêts ou non à réaliser pour ces commerces ;
  • La satisfaction des consommateurs vis-à-vis de la qualité de leurs commerces de proximité et le regard qu’ils portent sur leur situation ;
  • Les différentes typologies de Français au regard des commerces de proximité.
logo noir jdg 2018
Ces résultats seront présentés en exclusivité par Frédéric Micheau – Directeur des Études
d’Opinion chez OpinionWay et Dominique Saubion, Directrice Conseil d’Asterop lors de la
#JDG2018 qui se tiendra le 31 mai 2018 à Paris. Informations et inscriptions sur
www.jdg2018.com

LIEU D’IMPLANTATION : France des villes et des périphéries, OUI ; France des champs, NON

illustration 4 etude vigie grande conso et asterop

À l’échelle nationale, les Français ne sont pas tous égaux devant les lieux d’implantation de leurs commerces. En effet, 48% des Français se rendent en périphérie des villes ou en zone commerciale pour des commerces d’habillement. Plus encore, 55% d’entre eux s’y rendent pour une grande surface alimentaire (hypermarché ou supermarché). En revanche, la proximité des commerces peut se matérialiser via le digital, ce pourquoi 7% de nos compatriotes favorisent internet pour le commerce vestimentaire. Un taux légèrement plus élevé dans nos campagnes où 8% des habitants utilisent internet pour acheter leurs vêtements. Pour les opérateurs de téléphonie et les assureurs, à l’échelle nationale, ces taux atteignent même les 10% et 9%.

Les commerces citadins de proximité et la grande distribution en périphérie de nos villes

Lorsque l’on s’intéresse au détail, commerce par commerce, il paraît logique qu’une grande majorité de Français se rendent en périphérie des villes ou en zone commerciale pour des hypermarchés (75%) ou dans des supermarchés (59%). En revanche, cela l’est beaucoup moins pour les magasins de chaussures et de prêt-à-porter comme en témoignent les chiffres du graphique ci-dessous. Ils symbolisent l’éloignement important qui existe entre les lieux d’habitation des Français et certains commerces essentiels comme l’habillement ou de première nécessité comme les grandes surfaces alimentaires.

 Alors que le modèle de grande distribution s’impose depuis les années 1970 :

  • 81% des ruraux doivent se rendre en périphérie des villes ou dans les zones commerciales pour aller dans un hypermarché (contre 62% des habitants d’Île-de-France),
  • 72% pour un supermarché (contre 39% pour la région parisienne),
  • 59% pour un magasin de chaussure (contre 36% pour Paris),
  • 54% pour un magasin de prêt-à-porter (contre 40% pour les Parisiens)
  • 41% pour des marchands de fruits et légumes (contre seulement 17% pour les Parisiens).

Au regard de ces pourcentages évocateurs, les grandes villes et la région parisienne sont à l’opposé des zones rurales. De par leur taille conséquente, il est logique de retrouver une majorité d’hypermarchés en périphérie des villes. En revanche, concernant les supermarchés, le rapport s’inverse totalement en fonction du lieu d’habitation des personnes interrogées : 58% des Franciliens se rendent en centre-ville pour trouver un supermarché, alors que 72% des ruraux doivent aller en zone commerciale.

Pour souligner cette opposition campagne/ville, la distance parcourue pour se rendre dans un commerce démontre une inégalité de faits éloquente : selon que l’on soit en Île-de-France ou en zone rurale, elle peut être multipliée par six.

LA DISTANCE PARCOURUE : 4 FRANÇAIS SUR 10 DÉLAISSÉS SUR L’OFFRE DE COMMERCES DE PROXIMITÉ

Les commerces d’habillement et les agences de téléphonie, plus éloignés que les autres

Tout d’abord, il convient de préciser que lorsque les Français font leurs courses, ils ne se rendent pas systématiquement dans le commerce le plus proche de leur lieu de vie, mais plutôt dans celui qu’ils estiment le plus approprié à leurs besoins.

De fait, quand les Franciliens estiment ne parcourir que 3 km pour se rendre dans les commerces d’habillement et les agences de téléphonie, les habitants de zones rurales déclarent en faire 17, soit presque 6 fois plus. Les grandes surfaces alimentaires et les autres commerces (fleuristes et librairies) suivent le même schéma. Un habitant de zone rurale parcourra 12 km pour se rendre dans l’un de ces commerces, quand un habitant de la région parisienne n’en fera que 2.

En moyenne, pour se rendre dans n’importe quel type de commerce, les Français déclarent parcourir environ 2 km à Paris et sa région contre 12,2 km en zone rurale.

Au regard des détails composant ces moyennes, l’opposition parfois extrême émerge entre villes (notamment la région parisienne) et les zones rurales concernant la distance à parcourir pour accéder à certains types de commerces. C’est le cas particulièrement pour les agences d’opérateurs de téléphonie puisque les habitants de zone rurale jugent parcourir 20 km en moyenne contre seulement 3 pour les Franciliens.

Ce schéma se reproduit à nouveau pour les hypermarchés, les magasins de prêt-à-porter, les magasins de chaussures, les assureurs et les librairies. Ces commerces sont très clairement les plus éloignés des Français habitants en zone rurale, créant une véritable disparité en fonction des zones d’habitation des Français : les citadins parcourent une distance 3 à 7 fois moins élevée que les habitants de zones rurales. Quand les premiers doivent faire 5 km maximum, les seconds en font 20.

DES FRANÇAIS CRITIQUES ET INQUIETS POUR L’OFFRE DE COMMERCES DE PROXIMITÉ

illustration 3 etude vigie grande conso et asterop

Certains commerces sont plus satisfaisants que d’autres

11% des Français ne sont pas satisfaits des services (restaurant, café, bar, agence bancaire, assureur, etc.), tandis que 17% sont mécontents des commerces d’habillement. Dans le détail, les habitants des zones rurales sont globalement moins satisfaits que les autres zones géographiques : leurs taux de satisfaction oscillent entre 63% et 76%, soit approximativement une dizaine de points en dessous de ceux des citadins.

De fait, en plus d’être les Français les moins bien lotis sur l’accessibilité et la distance qui les sépare de leurs commerces, les habitants des zones rurales sont manifestement les moins satisfaits de la qualité des commerces dans lesquels ils se rendent.

Les services et l’habillement, d’avantage pointés du doigt par les Français

15% des Français ne sont pas satisfaits des assureurs, 17% en ce qui concerne les magasins de chaussures, les magasins de prêt-à-porter et les agences immobilières, et 21% pour les opérateurs de téléphonie. Ces perceptions ne varient pas en fonction de la proximité du commerce ou de la situation géographique des personnes interrogées.

Certains commerces sont plus satisfaisants que d’autres

Pour plus d’un Français sur trois (37%), les commerces de centre-ville se portent mal, tandis que pour une majorité (53%), les commerces situés en zone rurale sont jugés en mauvaise situation. Cependant, malgré ces chiffres globaux témoignant de l’inquiétude des Français pour leur commerce de proximité, les citadins sont bien plus pessimistes que les habitants de zones rurales sur la situation des commerces dans nos campagnes : quand 48% des zones rurales estiment que leurs commerces se portent mal, 55% des habitants des citadins considèrent que les commerces ruraux se portent mal.

Les Français vis-à-vis de la situation des commerces de proximité : une inquiétude croissante

En plus de l’inquiétude qu’ils ressentent, les Français posent un regard très dur sur la situation actuelle de leurs commerces de proximité : 82% des Français pensent que de plus en plus de commerces de proximité sont obligés de fermer et 80% jugent que les centres-villes sont en déclin à cause des difficultés des commerces de proximité.

De fait, 76% des Français aimeraient une plus grande diversité de commerces de proximité. Plus de la moitié des sondés (55%) considèrent que peu de commerces s’ouvrent près de chez eux. Enfin, alors que les Français déclarent ne réaliser qu’une moyenne de 4% de leurs courses sur internet, 64% estiment que l’e-commerce a un impact sur le commerce physique. Ce dernier chiffre est également à mettre en parallèle de la fracture de l’âge des Français : 59% des 18-24 ans utilisent les réseaux sociaux pour se renseigner sur un commerce, contre seulement 25% en moyenne pour les personnes de plus de 50 ans.

illustration 2 etude vigie grande conso et asterop

Des services trop nombreux, de l’habillement ou des librairies absentes…

14% des Français considèrent que l’offre de commerces de services (restaurant, café, bar, agence bancaire, agence immobilière…) est trop importante près de chez eux, et ce pourcentage ne varie pas, quel que soit le lieu de domicile des personnes interrogées. Pourcentage le plus élevé de toutes les catégories de commerces, ces chiffres sont à mettre en écho du constat ci-dessus sur la satisfaction des Français : les commerces de services cristallisent plus le mécontentement des Français que les autres.

Voici les commerces que les Français jugent trop nombreux près de chez eux :

  • 27% des Français jugent qu’il y a trop d’agences immobilières ;
  • 18% estiment qu’il y a trop d’assureurs ;
  • 16% que le nombre d’agences bancaires est trop élevé.

À l’inverse, pour certains types de commerces, une grande partie des Français estime qu’ils ne sont pas assez nombreux. C’est le cas notamment pour les commerces d’habillement, pour lesquels 39% des Français regrettent le nombre trop faible (contre 25% des habitants de la région parisienne). De même, 31% ont le même avis concernant les commerces de bouche -boulangerie, traiteur, boucherie, marchands de fruits et légumes, etc.- (contre 23% des habitants de la région parisienne).

Près d’un Français sur deux (48%) estime que les librairies ne sont pas assez nombreuses ou absentes à proximité de leur domicile, tout comme 40% pour les magasins de chaussures, 38% pour les marchands de fruits et légumes, 37% pour le prêt-à-porter et 35% pour les traiteurs et les agences d’opérateurs de téléphonie. Ces dernières constituent les commerces les moins bien implantés sur le territoire puisqu’un Français sur 5 les juge absentes à proximité de leur domicile.

MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE

Cette étude a été réalisée sur un échantillon de 1.176 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été interrogé par un questionnaire autoadministré en ligne sur un système CAWI. Enquête réalisée du 28 mars au 9 avril 2018.

CONTACTS PRESSE

Asterop : Jeanne De Bie / 01 85 33 12 58 / jeanne.debie@asterop.com

Log On Experience : Mike Hadjhadj / 06 27 30 52 08 / mike@logonexperience.com

Agence79 : Lucien Corpechot / 06 60 59 01 16 / lcorpechot@agence79.com